D’aussi loin que remontent ses souvenirs, Andraste vit dissimulée aux yeux du monde. Son univers restreint ressemble à s’y méprendre à une cage dorée, elle qui ne rêve que de s’envoler. Car, au Coven Coldfield – manoir de construction ancienne où résident toutes les femmes de la famille ayant la chance de posséder quelque pouvoir – aucune âme, à l’exception de sa dirigeante, leur très redoutée grand-mère, n’a le droit de choisir son destin. C’est alors qu’une invitation de la main même de la Reine lui est spécifiquement adressée et vient bousculer les plans de la matriarche. Malheureusement, une requête royale ne se refuse pas… à moins de souhaiter perdre la tête.
Repensant à la manière dont il avait traité Scott dans ce même lieu, profitant de son trouble et de l'ascendant qu'elle se savait posséder en cet instant, elle bondit vers lui et lui assena un coup dans l'estomac du plat de son épée, suffisamment fort pour l'obliger à réagir. Stupéfait, il ouvrit la bouche, baissa la tête pour aviser l'endroit où elle l'avait frappé, puis l'observa avec incrédulité. Nulle douleur dans ses prunelles - à croire qu'il était fait d'acier! -, mais une lueur farouche, indescriptible, s'y alluma.
- Alors quoi, milord, on a peur d'une femme en culottes?
J'avoue avoir été superficielle et craqué pour la sublime couverture de Dentelles et Nécromancie, réalisée par l'auteure elle-même. Ce livre est le premier tome d'une série qui devrait en compter au moins quatre et qui doit s'articuler en tomes compagnons, nous proposant à chaque fois une romance surnaturelle dans un même contexte steampunk. Je l'ai lu en LC avec Bea et si vous souhaitez connaître son avis, je vous invite à cliquer ici.
Andraste est une sorcière qui vit recluse depuis sa naissance au sein d'un coven composé de membres exclusivement féminins de sa famille (sœur, tantes, cousines). Cet enfermement est sensé garantir sa sécurité et la protéger de son intolérance au soleil. Sa petite vie monotone va un beau jour être chamboulée par une invitation de la Reine Victoria elle-même la conviant au palais afin de suivre des cours de nécromancie. C'est ainsi qu'Andraste accompagnée de sa sœur comme chaperon, va faire son entrée au palais et débuter les cours de Lord Blackmorgan, rencontré avant son enseignement dans d'étranges circonstances.
Mon sentiment vis-à-vis de ce roman est très particulier. J'ai d'abord été très enthousiaste avant que ce sentiment retombe aussi rapidement qu'il a été suscité. Ce qui m'a au départ beaucoup plu c'est cet univers victorien et steampunk dans lequel Andraste évolue, univers qui est marqué par des toilettes fastueuses, un palais magnifique, la présence d'animaux automates (mi vivants, mi machines). J'ai d'ailleurs spontanément apprécié la romance entre Andraste et Blackmorgan qui est un véritable anti-héros taciturne et débauché et qui m'a agréablement changé des garçons un peu trop lisses, un peu trop propres sur eux de mes dernières lectures. Par ailleurs, l'aura de mystère qui entoure la nature d'Andraste n'a pas non plus été pour me déplaire. Alors c'est vrai que la romance intervient très rapidement au début du récit mais ce n'est pas véritablement gênant et j'ai adoré les joutes verbales épiques et savoureuses entre les deux protagonistes.

Je pense avoir fait le tour de tous les points que j'ai aimé dans ce roman, j'avoue qu'ils ne sont pas nombreux, je vais maintenant tenter de vous expliquer tout ce qui selon moi n'allait pas. Je vous parlais juste au-dessus des personnages, je vais en rajouter une couche en vous disant que j'ai trouvé Andraste particulièrement naive et capricieuse, on ressent bien le fait qu'elle a passé toute sa vie enfermée! Ce qui ne m'a pas plus avec Blackmorgan c'est qu'il soit constamment dans la démesure et la surenchère. Leurs échanges qui me plaisaient tant au début du récit ont simplement fini par me lasser.

De manière générale j'ai trouvé que l'intrigue était assez faible. Les raisons de la présence d'Andraste au palais sont peu développées et ne sont à mon sens que prétexte à la romance. Les cours de nécromancie sont trop peu développés de même que la malédiction dont est victime la famille de Blackmorgan. Quand à la rivalité entre les deux familles je n'en parle même pas, tout est "réglé" en l'espace de quelques pages à la fin du livre entre deux giclées de sang et quelques membres arrachés.

Mon sentiment à l'égard de ce livre est donc plus que mitigé à mon grand regret d'autant que j'avais lu de très bon avis sur ce récit donc je partais plutôt confiante. Les longueurs, les tournures de phrase et insultes actuelles pour un récit qui se veut un tant soit peu d'époque et l'exaspération que m'ont causé les personnages ont eu raison de ma patience ce qui lui vaut un 2/5. A l'heure actuelle je suis incapable de vous dire si je compte me procurer le tome 2 qui portera sur le prince Augustin et devrait sortir en 2016. Quoi qu'il en soit j'ai les deux premiers tomes des Larmes rouges dans ma PAL et j'espère ne pas avoir le même ressenti pour cette histoire.