26 avr. 2017

{Chronique} Quelques pas de plus

Sora vient d'apprendre qu'elle doit passer le reste de sa vie à béquilles. Son quotidien se résumera désormais aux cours au lycée et aux séances de kiné. Elle pourrait s'y faire si Kay, la grande soeur qui l'a quasiment élevée, tenait le coup ; mais cette dernière, qui a toujours été la plus forte des deux, est en pleine descente aux enfers. Alors Sora décide de prendre les choses en main et d'enfiler la cape de ces superhéros qu'elle aime tant. Objectif : changer sa vie. Son meilleur atout : l'héritage navajo laissé par sa mère. Un ancien pouvoir de guérison qui pourrait les sauver, elle et sa soeur.
Le problème, c'est qu'elles ne sont pas les seules à le chercher… et que leur rival est prêt à les suivre au bout du onde pour parvenir à ses fins.








-Parler de "culture amérindienne" ne fait pas vraiment sens. Il y a tellement de tribus différentes que me demander si je parle amérindien revient à dire: "Et toi, tu parles européen?". En plus, la transmission de leur culture se fait par voie orale, donc chaque histoire varie au cours des générations.
Je lance un long regard à Marc, un petit sourire sur les lèvres, tandis que je poursuis:
-Les Navajos, eux, au lieu de se moquer des infirmes, ont choisi de mettre la santé au centre de leur façon de vivre. C'est ce qu'ils appellent le hozho: la nature, l'harmonie. Pour eux, chaque maladie est causée par une rupture de l'équilibre entre la beauté et l'ordre inhérents à chacun de nous. Ils l'expliquent dans leurs chants.


J'ai découvert la plume de l'auteure française Agnès Marot avec son dernier livre Quelques pas de plus. Je possède pourtant depuis quelques mois son précédent ouvrage à succès: IRL mais rien à faire, je ne suis pas parvenue à me caser cette lecture jusqu'à présent. Un grand merci à la maison d'édition Scrineo pour cet envoi puisque j'ai effectué cette lecture dans le cadre du Club des lecteurs Scrineo et je tiens à préciser avant d'aller plus en avant dans ma chronique que l'objet livre est un vrai régal pour les yeux!
Sora est à demi-handicapée. Suite à une mauvaise chute, elle s'est blessée à la cheville et sa blessure ne semble avoir aucune solution d'ordre médical, elle doit donc apprendre à vivre avec sa paire de béquilles mais surtout avec sa souffrance. Heureusement, elle peut compter sur le soutien indéfectible de sa grande soeur qui s'occupe d'elle depuis le décès de leur mère. Pourtant ces derniers jours, Kay ne semble pas dans son assiette. Elle qui a toujours eu un caractère enjoué a désormais de curieuses sautes d'humeur et se montre particulièrement agressive. Sora va chercher la solution à ce mal étrange qui semble ronger sa soeur dans leurs origines navajos d'autant que leur mère avant de mourir leur a parlé d'une curieuse chanson qui aurait le pouvoir de guérison.
Les deux grands thèmes de ce roman: le handicap et la culture navajo m'ont intéressé d'emblée. Si je n'étais pas sûre de voir le rapport entre ces deux sujets au préalable, ils se combinent pourtant à merveille. Sora vit mal son handicap. Difficile d'avoir le moral lorsqu'on souffre tous les jours, qu'on doit affronter les séances chez le kyné, réduire ses sorties par manque d'énergie, qu'on ne peut pas se procurer un fauteuil roulant, qu'on doit faire face au regard des gens et aux brimades quotidiennes.
Son personnage m'a vraiment marqué. Attachante, tendre, déterminée, altruiste, courageuse ma liste d'adjectifs qualificatifs pourrait être encore plus longue. Ce que j'ai apprécié par-dessus tout c'est la relation fusionnelle qu'elle entretient avec sa soeur. Je n'ai pas eu la chance d'avoir un frère ou une soeur mais ce qui est sûr, c'est que si ça avait été le cas, j'aurai voulu d'une relation comme celle-là mais je pense que ce type de lien (si fort, si pur) est d'autant plus rare qu'il a été forgé dans la douleur.
La narration est assez originale puisqu'elle est en deux temps et nous permet à la fois de suivre le road-trip de Sora et de Kay sous forme de course poursuite en Californie et à la fois de revenir quelques semaines avant leur départ afin d'en comprendre la raison. Que ce soit dans l'une ou l'autre de ces parties, j'ai pu me familiariser en même temps que les jeunes filles sur les richesses de la culture navajo qui est peuplée de légendes toutes plus intéressantes et mystérieuses les unes que les autres.
L'action a également été au rendez-vous avec de nombreuses scènes remplies d'une tension pesante puisque Sora et Kay ne sont pas les seules à être à la recherche du chant guérisseur. D'ailleurs certains passages ne sont vraiment pas dédiés aux âmes sensibles et m'ont même arraché un petit hoquet surpris tellement je ne m'attendais pas à autant de violence.
En résumé j'ai trouvé cette histoire vraiment atypique mais très addictive. J'ai été touchée par les thèmes abordés par Agnès Marot et je me suis sentie triste d'arriver au bout de ce récit dans lequel je me sentais si bien. Le fait d'apprendre dans les remerciements que l'auteure a mis un peu d'elle dans son histoire en parlant de l'handicap qu'elle a elle-même vécu a donné encore plus de valeur à son livre.

★★★★★
 
 


 

4 commentaires:

  1. Très chouette chronique. Tu donnes vraiment envie de découvrir cette jolie intrigue. :)

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  2. Ce livre à l'air tellement touchant 🙂

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  3. J'avais déjà vuce livre passer surla blogo en effet il à l'air sympa ^^je prends note!

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  4. J'ai beaucoup aimé IRL :)
    Du coup, son nouveau livre me tente pas mal et ce que tu dis dans ta chronique m'intrigue d'autant plus !

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