25 avr. 2017

{Chronique} Transférés

Dans un futur proche, l'humanité a trouvé le moyen de soigner toutes les maladies : les transférer aux criminels, dont la quasi-totalité vient des ghettos, maintenus au ban d'une société qui touche à la perfection.
C'est dans ce monde qu'est née Talia Hale. À seize ans, elle est la fille chérie d'un politique qui se voit déjà Premier ministre d'Angleterre. Atteinte d'un simple rhume, au plus grand dégoût de son entourage, elle doit subir son premier Transfert. Mais à l'hôpital, Talia sauve une fillette d'une agression, et cette petite fille des ghettos lui fait découvrir l'envers du décor et l'horreur d'un système où seuls les plus riches ont le droit à la santé. Pour changer une société où la frontière entre bien et mal est plus floue que jamais, Talia devra briser le cocon doré dans lequel elle a grandi et combattre tout ce en quoi elle a toujours cru... y compris son propre père.




- Que diriez-vous à ceux qui prétendent que les pauvres vous servent de dépotoir pour les maladies des riches?
- Que c'est de la propagande, intervient Piers. Ce n'est pas un débat pauvres contre riches. C'est à propos de ce qui est bien et mal.

Ayant envie de lire une dystopie, je me suis plongée dans la lecture du petit nouveau des éditions Michel Lafon: Transférés qui nous avait été présenté à Montreuil lors du petit déjeuner des blogueurs. La couverture ne me plaisait pas en revanche, je suis restée scotchée sur le résumé qui nous promettait de belles choses!
 
Dans ce nouvel univers, les riches se débarassent de leurs maladies (des plus bénignes aux plus graves) en les transférant grâce à un protocole médical aux criminels. Talia est une adolescente dont le père politicien pourrait bien devenir le nouveau premier ministre d'Angleterre à l'approche des élections. Son père étant un fervent partisan des transferts, Talia a grandi sans trop se poser de questions, ne se préocuppant ni des déviances, ni des injustices.
 
Le jour où, enrhumée, elle se rend à l'hôpital pour subir son premier transfert, elle assiste à une scène annonciatrice de violence et passe pour la première fois du rôle de spectatrice à celui d'actrice en venant en aide à une petite fille en danger sans prendre conscience que son geste va irrémédiablement changer sa vision de la vie.
 
J'ai commencé par éprouver un peu de joie à l'idée de lire une dystopie possédant un thème original et qui n'avait pas je crois, encore été exploité. C'est que les dystopies, à force d'en lire se ressemblent tellement qu'elles en deviennent interchangeables si ce n'est le style d'écriture de leurs auteurs.
 
Outre l'injustice liée au fait que les riches ont le droit d'être en bonne santé tandis que les ciminels on s'en fiche un peu, l'aspect politique est vraiment très ancré dans le récit. Chaque début de chapitre nous renseigne sur l'approche des élections sous forme de compte à rebours et l'auteure parvient parfaitement à restituter la frénésie liée aux élections avec les interviews, les meetings, la préparation avec les conseillers, les multiples rendez-vous, la peur du scandale. Sans toutefois réussir à me passionner, c'est un élément du récit qui a su m'intéresser et qui trouve d'ailleurs un écho certain à l'approche du second tour des élections présidentielles.
 
Malheureusement pour moi, les points positifs s'arrêtent là. J'ai en effet trouvé ce récit bourré de défauts à commencer par la trame classique au possible et dont les quelques retournements de situation n'ont pas suffit à m'enthousiasmer. La fin de l'histoire semblait écrite dès le début et je me suis globalement ennuyée pendant ma lecture à cause de problèmes de rythme récurrents.  
 
Autre point négatif, LE GROS cliché de l'histoire. Mon Dieu! Donc pour l'auteure, les riches et les puissants sont toujours blancs et les criminels ont toujours la peau foncée voire noire. Super! J'ai trouvé qu'elle insistait en effet un peu trop sur la couleur de peau de ses personnages donc comment ne pas noter ce stéréotype idiot?
 
Talia reste une héroine attachante qui évolue énormément en l'espace de quelques jours et sa force de caractère m'a souvent bluffé. Elle tente de se battre pour défendre ses nouveaux idéaux ce qui est particulièrement délicat dans sa position de fille de candidat aux élections. Pourtant, elle ne baisse jamais les bras et même si elle souffre de la distance qui se creuse, insidieuse, entre son père et elle, elle saura aller au bout de ses idées.
 
En résumé, cette histoire aurait pu être excellente d'autant qu'elle pousse à la réflexion tout en dénoncant des injustices réelles comme le fait que les riches ont accès à la santé contrairement aux plus pauvres. Toutefois, le style d'écriture m'a semblé plutôt maladroit et le récit a souffert de cruels manques de rythme ce qui ne pardonne pas dans un livre aussi court (250 pages) ce qui fait que j'attribue à cette histoire la note de 2.5/5.  
 
 

1 commentaire:

  1. Dommage :-/ J'aime beaucoup les dystopies mais, clairement, celle-ci ne m'attire pas.

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