17 déc. 2016

{Chronique} Le jour où Anita envoya tout balader

Anita a 38 ans et élève seule sa fille Emma qui a 18 ans et décide un beau jour de partir faire ses études loin de sa mère. Anita ressent un grand vide, elle a beaucoup de temps libre, les week-ends sont tristes. Elle se souvient de ses 18 ans et des trois vœux qu'elle avait faits : avoir une moto, avoir une maison et être indépendante. Elle est indépendante, certes, mais pour ce qui est des deux autres vœux… Elle décide de passer son permis moto, encouragée par ses deux bonnes copines… et par le physique irrésistible de Lukas, le moniteur de l'auto-école. Peu à peu, Anita va en apprendre beaucoup plus sur elle, sa fille et sa mère, tout en partageant fous-rires et soirées un peu arrosées avec ses copines.
 
 
 
 
 
 
 
J'ai parfois l'impression que ma vie est comme une pièce de théâtre à petit budget qui n'a pas les moyens d'avoir une scénographie assez importante pour créer des décors différents. Toutes les scènes se jouent soit dans mon appartement, soit à Extra-Market, soit au Réchaud à alcool.
Mais soudain sont venus s'ajouter la moto-école, les routes, le relais motards.
 

 
Pourquoi ai-je l'impression que tout le monde sauf moi a déjà lu La bibliothèque des coeurs cabossés? Quoi qu'il en soit je me suis enfin procuré ce livre il y a de ça quelques mois bien qu'à ce jour, je n'ai pas encore eu l'occasion de le sortir de ma pile à lire. Ainsi, lorsque les éditions Denoel m'ont contacté par mail afin de me proposer un partenariat, mon choix s'est instinctivement porté sur le second livre de Katarina Bivald: Le jour où Anita envoya tout balader. Je remercie chaudement la maison d'édition de m'avoir permis de découvrir la plume de l'auteure et je ne doute pas de me lancer dans la lecture de son premier ouvrage d'ici quelques temps.
Anita a 38 ans et lorsque sa fille part de chez elle pour aller à la fac elle se rend compte que ses dix-neuf dernières années ont tourné uniquement autour de son enfant. Esseulée, s'ennuyant, tournant en rond et comptant les heures elle va décider pour s'occuper de réaliser des choses qui lui semblent un peu folle à commencer par passer son permis moto. Son but? Donner un nouveau sens à sa vie.
Cette histoire se passe dans une toute petite ville suédoise où tout le monde connaît tout le monde et où les ragots vont bon train. Dieu que je déteste ce type d'environnement! J'ai d'ailleurs quitté dès que je l'ai pu la campagne dans laquelle je vivais afin de me réfugier dans l'anonymat d'une grande ville. Mais au-delà de mes goûts personnels, paradoxalement, j'adore cette atmosphère typique aux villages que l'on trouve dans les romans parce qu'ils apportent un petit côté douillet et rassurant.
Anita pour sa part, semble vivre depuis toujours dans cette petite ville. C'est une femme ordinaire engluée dans une routine entre son emploi de caissière et ses sorties entre collègues dans l'unique bar de son village qui n'est même pas répertorié sur les cartes routières. Elle m'a fait ressentir des sentiments ambivalents à son égard. Le syndrome du "nid vide" provoqué par le départ de sa fille me l'a rendu assez attachante et sa détresse m'a également un peu émue. Mais à d'autres occasions, je l'ai trouvé particulièrement maladroite et assez ingénue pour une femme de son âge. Elle m'a donc fait tour à tour sourire, soupirer et pester au fil des quatre cent et quelques pages de ce roman.
 
J'ai beaucoup aimé le fait que Katarina Bivald insère des thèmes forts dans son histoire; l'amitié, l'amour, le départ d'un enfant, le travail et les responsabilités qui vont avec, la vie associative, la maladie et la mort. On peut dire qu'en l'espace d'une histoire, l'auteure balaie avec beaucoup de justesse et de sincérité ce qui compose une vie avec une écriture plaisante.
Néanmoins, j'ai quand même un bémol à émettre. Si j'ai trouvé l'idée de départ de ce livre très bonne et que j'ai suivi avec plaisir Anita dans ses aventures et dans sa nouvelle vie, je dois dire que le milieu du livre souffre vraiment de longueurs.
 
En résumé, j'ai trouvé ma lecture globalement agréable. C'est une histoire qu'il faut lire en prenant son temps à l'image d'Anita qui a enfin compris qu'il lui reste toute sa vie pour profiter des choses simples. Ce n'est pas une héroine parfaite mais c'est une femme que j'ai apprécié découvrir. Je dois dire que je suis plus curieuse que jamais à l'idée de lire La bibliothèque des cœurs cabossés.
 
★★★☆☆
 
 

5 commentaires:

  1. Malheureusement, je ne compte pas lire ce roman. La bibliothèque des coeurs cabossés m'a fortement déçue : j'ai trouvée cette lecture ennuyeuse et très lente (même si ce ne sont pas des romans d'action, on est d'accord). D'ailleurs, je l'avais abandonné :-/

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    1. Ici aussi il y a des passages qui souffrent de longueurs donc effectivement, si ça t'avait rebuté dans La bibliothèque des coeurs cabossés, tu risques d'avoir la même sensation en te lancant dans celui-ci!

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  2. J'ai commencé à le lire la semaine dernière avant de le mettre en pause. Je vais le reprendre tout à l'heure en espérant à m'y plonger comme il faut.

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  3. Je me souviens avoir passé un bon moment avec La bibliothèque des cœurs cabossés ! J'y avais retrouvé quelques ficelles un peu prévisibles, mais agréables tout de même… et si l'occasion se présente, peut-être que celui-ci rejoindra ma pile à lire car j'avais bien aimé la plume de K. Bivald :)
    Merci pour la découverte :)

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