{Chronique} Les larmes rouges Tome 1 Réminiscences

Après une tentative désespérée pour en finir avec la vie, Cornélia, 19 ans, plus fragile que jamais, est assaillie de visions et de cauchemars de plus en plus prenants et angoissants.
Elle se retrouve alors plongée dans un univers sombre et déroutant, où le songe se confond à s’y méprendre avec la réalité.
Peu à peu, elle perd pied…
Mais, la raison l’a-t-elle vraiment quittée ? Ces phénomènes étranges ne pourraient-ils pas avoir un lien quelconque avec l’arrivée de ce mystérieux personnage dans sa vie ? Cet homme qui, pourtant, prétend l’avoir sauvée, mais dont le comportement est si singulier qu’il en devient suspect… Et pourquoi diable ce regard, à l’éclat sans pareil, la terrorise-t-il autant qu’il la subjugue ?!

 

 

 

 

 

 

 

La lassitude et la panique se livraient en elle un étrange combat pour savoir laquelle des deux finirait par l'emporter sur l'autre. Elle ne savait plus du tout ce qu'elle devait penser. Le monde devenait de plus en plus incohérent. La seule chose dont elle était sûre à présent, était qu'on lui voulait du mal, et que cette personne, qu'elle qu'elle puisse être, était gravement détraquée et très dangereuse.

 

 

Ca y'est, j'ai lu mon deuxième livre de Georgia Caldera. Il faut dire que ma première expérience d'un livre de l'auteure (Victorian Fantasy) ne m'a pas favorablement marqué mais j'étais tout à fait prête à la découvrir dans un autre genre avec Les larmes rouges dont je possède les deux premiers tomes de la trilogie dans ma bibliothèque depuis plusieurs mois maintenant. N'ayant pas fait de lecture commune depuis un petit moment avec ma choupette Althea, on a donc fait de cette lecture une LC et vous pouvez d'ailleurs retrouver sa chronique juste ici.

 

Cornelia tente de se suicider mais une mystérieuse personne la sauve de justesse et l'emmène à l'hôpital. A sa sortie, elle déménage avec son père et s'installe à la campagne dans une grande demeure afin de se remettre physiquement et psychologiquement des récents évènements. Cornelia va découvrir par hasard que la personne qui l'a sauvé est en réalité son nouveau voisin, propriétaire d'un château et rien de moins qu'un comte tandis que des rêves étranges, une fatigue omniprésente et des manifestations terrifiantes vont soudain l'assaillir.

 

Pour commencer, j'ai été déroutée mais également charmée par le côté lugubre qui baigne ce récit d'un bout à l'autre avec des accents que je pourrai presque qualifier de gothiques que ce soit au niveau des décors que des costumes. L'ambiance est souvent oppressante voire même un brin angoissante et certaines scènes, largement pourvues en hémoglobine m'ont fait grimacer plus d'une fois, donnant un côté horrifique à l'ensemble. Ames sensibles s'abstenir! L'écriture si caractéristique de Georgia Caldera a réussi à m'embarquer dans cette histoire saisissante en dépit de quelques passages qui ne sont pas exempts de longueurs.

En effet, l'histoire ne possède pas un rythme effréné. L'auteure pose ses personnages dans son nouveau cadre avec un soin particulier et si le début a eu l'attrait de la nouveauté, je dois avouer que le milieu m'a parfois semblé longuet. A contrario la dernière partie m'a complètement entrainé et ... retourné par la même occasion. Le livre est tout de même rythmé par les nombreux rêves que fait Cornelia et qui interviennent environ un chapitre sur deux. De manière générale, je ne vous dirai rien concernant le contenu de ces rêves afin de ne pas vous gâcher la surprise de la découverte. Selon moi, cette histoire est un joli petit bijou qui mérite de se découvrir sur le coup et pas au détour d'une chronique. Sachez cependant pour les plus curieux que le fantastique est très présent dans cette histoire.

Concernant les personnages, mon petit regret est de ne pas m'être attachée à Cornelia. J'ai de manière générale quelques problèmes avec les personnages qui n'ont aucune joie de vivre en eux et qui se laissent vivre de la manière la plus passive qui soit mais j'ai suivi avec passion tout ce qui lui est arrivé d'autant que sur la fin elle se montre quand même plus forte qu'elle ne le laisse supposer. Bien entendu, je ne peux pas vous parler de Cornelia sans vous parler de Henri, le comte qui sauve la vie de la jeune fille au début du récit. Je me suis tout de suite attachée à ce personnage qui possède une réputation épouvantable dans son village et qui sait se rendre mystérieux, sûr de lui, insaisissable et caractériel. Il a su m'émouvoir et m'agacer tout en même temps et sa relation avec Cornelia m'a fait réfléchir. Parfois paternaliste, parfois amicale, parfois plus, il me semble que ces deux-là peinent eux aussi à définir ce qu'il y a entre eux mais tout ceci n'est que le début bien sûr.

En résumé, j'ai trouvé le premier tome de cette trilogie plus que prometteur et réellement atypique. C'est un livre qui possède une identité propre ce qui rend difficile sa comparaison avec d'autres histoires du même acabit mais l'ambiance lugubre est vraiment ce que je retiendrai en priorité de ce livre.

 

★★★★☆