10 nov. 2016

{Chronique} Au pays de l'ailleurs

Avec sa peau pâle et ses cheveux de neige, Alice détonne à Ferenwood. Car Ferenwood est un monde éclatant de couleurs, révélatrices d'un don magique. La blanche Alice n'a donc apparemment aucun don, aucun intérêt : les habitants de ce lieu en ont fait une paria.
Aussi lorsque son père, la seule personne qui lui témoigne de la bienveillance, disparaît soudainement, la jeune fille n'a-t-elle plus qu'un seul but : le retrouver.
Pour cela, elle va devoir explorer la mythique et dangereuse contrée un peu plus loin que l'horizon... Elle part avec Oliver, un compagnon de route dont le talent magique consiste à pouvoir tromper son monde. Ce don leur sera-t-il utile Là-bas, un univers sans pitié peuplé de créatures effroyables où rien n'est ce que l'on croit, où les pièges pullulent ? Alice elle-même devra reprendre confiance et utiliser des pouvoirs cachés que nul n'avait décelé chez elle. Reverra-t-elle son père et pourra-t-elle enfin mettre des couleurs sur sa vie ?
 
 

Comme si ça ne suffisait pas d'être née comme elle, quasiment incolore, une peau couleur neige, des cheveux couleur sucre et des cils couleur lait. Elle n'avait jamais voulu l'admettre, mais la vérité crevait les yeux: selon les critères ferenwoodiens, Alice était vraiment la plus vilaine. Son monde se nourrisait de mille et une couleurs, mais elle n'en avait aucune.


Je me souviens comme si c'était hier (prend une voix de grand-mère chevrotante) de ma lecture de la trilogie Insaisissable. Une dytopie haletante, brillante, avec des personnages mémorables et une plume poétique à souhait qui m'avait émerveillée. J'avais d'ailleurs eu un coup de cœur pour le tome 2 de la trilogie. Alors bien entendu, lorsque j'ai appris que Tahereh Mafi publiait un nouveau livre, j'ai absolument voulu le lire! Au pays de l'ailleurs est un one-shot fantastique pour la jeunesse qui possède une couverture délicieuse, que ce soit dans sa version anglaise que française. Je remercie bien entendu la maison d'édition Michel Lafon pour l'envoi de ce livre.
 
Alice vit à Ferenwood, un monde très coloré où la magie est omni-présente. Chaque habitant possède un don qui lui est propre et à côté d'eux, Alice se trouve très ordinaire si ce n'est son apparence physique insolite. En effet la pauvre Alice, avec ses cheveux blancs et son teint livide, dénote sérieusement dans le paysage empli de couleurs qui l'entoure. Son père a disparu depuis trois ans et Alice va saisir une occasion qui lui est donnée de partir à sa recherche en compagnie de Oliver, un ancien "camarade" de classe qui va l'emmener au fin fond du pays de l'ailleurs.
 
Il faut que je vous le dise tout de suite parce que ça ne peut pas attendre davantage mais ma lecture a été tellement laborieuse !! C'était pourtant bien parti puisque dès les premières pages j'ai trouvé que l'univers développé par l'auteure était atypique, riche et aussi doux qu'un bonbon à la fraise qui fond doucement sous la langue. Entre la magie, les habitudes alimentaires des uns qui se nourrissent de fleurs et des autres qui se nourrissent d'êtres magiques, les règles toutes plus saugrenues les unes que les autres qui régissent le Pays de l'ailleurs, j'ai été servie niveau inventivité! Mais alors, que s'est-il passé?
Malheureusement j'ai trouvé l'ensemble particulièrement brouillon. L'auteure a peut-être placé la barre trop haut, je ne sais pas mais j'ai vraiment eu la sensation qu'elle peinait à maitriser son univers en voulant apporter trop d'éléments et peu de liens entre eux ce qui donne au final beaucoup de choses sans queue ni tête. 
 
L'intrigue m'a semblé vraiment longue à démarrer et ne m'a malheureusement pas vraiment emballée. J'ai trouvé qu'on tournait beaucoup en rond et quand les choses démarrent enfin, une bonne partie du livre était déjà passée. Moi qui avais tant apprécié le style narratif de Tahereh Mafi dans Insaisissable je l'ai trouvé ici particulièrement lourd. Mettez des phrases trop riches, ajoutez à cela de nombreuses descriptions et vous obtenez une Elyza, qui peine à se concentrer sur sa lecture. Je n'ai absolument pas été sensible aux différentes interventions de l'auteure à la fin de certains chapitres du type: "c'est mon passage préféré" ou bien "je n'ai aucune idée du nombre de chapitres que contient ce livre" qui ont eu pour seul effet de me faire lever les yeux au ciel et pousser un petit soupir impatient.
 
Les personnages eux-mêmes ne n'ont pas vraiment inspiré. Autant Oliver a su trouver grâce à mes yeux même s'il ne me laissera pas un souvenir impérissable autant Alice m'a semblé insupportable. Certes elle a 12 ans, ce n'est qu'une enfant mais au-secours, trop de caprices et d'inconscience chez cette petite fille!
 
En résumé, je n'ai pas été emportée par cette lecture. Certes, l'histoire possède un potentiel incroyable et un grain de folie certain mais j'en ressors frustrée, avec une impression de fouillis général et d'ennui car en dépit de la poésie qui se dégage de la plume de l'auteure on a pas mal de longueurs.
 
★★☆☆☆

 
 

5 commentaires:

  1. Aie. C'est tellement dommage ! :-/
    Je n'ai pas encore fini la trilogie Insaisissable mais il est clair que je risque de ne pas lire Au pays de l'ailleurs, vu les chroniques mitigés que j'ai déjà pu lire (dont la tienne).

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  2. J'avais eu un coup de cœur pour sa trilogie Insaisissable mais le résumé ne me donne pas vraiment envie, et ta chronique me conforte dans l'idée de ne pas l'acheter.

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  3. Malgré tout l'engouement de la blogo à son sujet, ce livre ne me tentait pas... Et plus je lis d'avis, moins j'ai envie de de le lire ! Pour une fois, je ne serais pas victime de la blogo ahah ! ^^

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  4. C'est fou comme quoi on peut avoir une expérience de lectures totalement différente pour ce livre! Moi pour ma part, j'ai apprécié. C'est rare qu'on est des avis qui divergent, mais comme quoi tout existe!

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  5. Dommage ! J'avoue que pour moi, ce livre entre dans la catégorie des "tentations incertaines" ^_^
    En fait, j'ai tellement peur d'être déçue que je n'arrive toujours pas à franchir le pas, c'est un peu bête, je sais…
    Encore une fois, merci pour ton billet fort éclairant :)

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