29 mars 2018

{Chronique} Le mot d'Abel

Dans le monde d’Abel, rien n’est plus important que le mot révélé à chacun vers l’âge de 12 ans. Un mot personnel et intime qui conditionne souvent la vie entière. En retard de plusieurs mois, Abel vit dans l’angoisse d’hériter d’un mot dérisoire ou ridicule, ou pire, d’un mot noir… Un matin, il découvre le mot de Clara, la fille dont il est secrètement amoureux, tagué en lettres rouges sur le mur du collège ! Qui a pu commettre un tel crime ?






J'aime de plus en plus les publications des éditions Rageot qui nous propose souvent des textes forts et originaux. Le mot d'Abel m'a tenté dès que mes yeux se sont posés sur le programme des parutions et je remercie la maison d'édition de m'avoir permis cette lecture qui s'adresse certes aux plus jeunes mais qui brille par la pertinence de ses propos.
Abel vit dans un monde dans lequel chaque enfant à l'âge de 12 ans reçoit en l'espace d'une nuit un mot qui va changer et conditionner le reste de sa vie. Sa sœur aînée a déjà le sien et sa petite sœur elle-même vient tout juste de le recevoir à son tour. Abel a plus de 12 ans et il attend entre angoisse et impatience de recevoir son mot. Il espère de tout son cœur qu'à défaut d'être un grand mot comme peuvent l'être : justice, amour ou paix, son mot sera positif. Il appréhende d'avoir un mot noir ou un mot dont il aurait honte.
L'histoire se passe en France mais on est clairement dans un autre univers et quelle originalité dans ce récit ! Là encore, l'auteur nous pousse à la réflexion en nous faisant nous interroger en même temps qu'Abel sur des questions de société et ce qu'implique d'avoir un mot qui va prendre une place  considérable dans la vie en provoquant une grande influence. Un mot peut avoir plusieurs sens et peut aussi avoir le sens qu'on choisi de lui donner. D'un mot qui peut paraître négatif : "piqûre" Pasteur en est venu à  inventer le vaccin, il ne faut donc pas se laisser gouverner par son mot mais tenter de l'élever et d'en faire quelque chose de grand.
Dans cette société inventée par Véronique Petit, il est formellement interdit de divulguer son mot aux autres. Il est enregistré une unique fois dans un bureau spécialisé de manière anonyme et ne doit plus jamais être répété à quiconque. C'est pourquoi lorsque le mot d'une camarade de classe d'Abel va être écrit noir sur blanc sur les murs de l'établissement tout le monde va être bouleversé par cette révélation. 
Abel que l'on suit à la première personne ne se sent pas bien dans sa peau. Il est inquiet d'avoir du retard pour recevoir son mot et s'est même inscrit sur un forum pour échanger avec d'autres personnes qui sont dans le même cas que lui. C'est un pré-adolescent dans toute sa splendeur qui oscille entre l'enfance et la véritable adolescence. Pour être honnête j'ai eu du mal à m'attacher à Abel, je lui ai préféré ses deux sœurs et sa tante qui m'ont semblé du peu que nous indiquait l'auteure plus intéressantes mais j'ai quand même suivi avec curiosité le cheminement et l'évolution des pensées du garçon. Comme les mots sont secrets, on ne connaît pas tout de suite le mot d'Abel ce qui m'a beaucoup frustré même si on fini par l'apprendre sur la fin.
Il n'y a pas particulièrement d'action ni de rebondissements à la chaine dans ce court récit mais la plume de l'auteure est plaisante et dynamique ce qui fait que je ne me suis pas ennuyée pendant ma lecture. La fin en revanche m'a laissé assez perplexe. Je ne sais pas si ce roman sera suivi d'un second mais si ce n'est pas le cas, c'est vraiment le genre de fin qui ne me plait pas vraiment.

★★★☆☆



1 commentaire:

  1. Dommage pour la fin... ça me refroidit un peu mais en lui-même, le roman me tente de plus en plus.

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