22 mars 2016

{Chronique} Je t'ai rêvé

La folie est son quotidien, rien ne la préparait à être " normale ".
- On joue au jeu des vingt questions ?
- OK , mais c'est moi qui les pose cette fois.
- Ça marche.
- Si je devine en moins de cinq questions, je serai vraiment déçue.
Il esquisse un sourire et répond :
- Ne m'insulte pas.
- Est-ce que tu es vivant ?
- Oui.
- Tu habites ici ?
- Oui.
- Je te connais ?
- Oui.
- Est-ce que je t'ai rêvé ?

 
Einstein a dit: "La folie c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent." Je continuais à prendre des photos en espérant que je repérerais les hallucinations rien qu'en les regardant. Je me livrais à mes contrôles de périmètre en espérant finir par pouvoir me balader sans éprouver de bouffée de paranoia. Chaque jour, j'espérais que quelqu'un me dirait que je sentais le citron. D'après la définition d'Einstein, j'étais folle.
 

 
J'ai un rapport très bizarre avec ce livre! Dès que j'en ai entendu parler, j'ai voulu me le procurer mais sa couverture me rebutait alors que le sujet lui, me tentait énormément. Et puis l'euphorie de la sortie est passée, les avis sont tombés: des très bons et des plus mitigés et à un moment donné, mon radar s'est remis dessus et j'ai fini par me l'acheter.
 
Alex est atteinte de schizophrénie depuis son plus jeune âge. Sa maladie ne l'a jamais empêché d'être scolarisée même si elle vient tout juste de se faire virer de son lycée. En faisant sa rentrée scolaire dans un nouvel établissement, elle va faire la rencontre de Miles, le major de sa promo qui lui rappelle un petit garçon qui l'avait aidé à libérer des homards de leur aquarium au supermarché quand elle était enfant. Mais Miles et le petit garçon sont ils une seule et même personne? Armée de son fidèle appareil photo qui lui permet de distinguer le vrai du faux, Alex va tenter de trouver une réponse à sa question.
 
Je pense que le mot qui va revenir le plus souvent dans ma chronique pour caractériser ce livre est: "bizarre"! Habituellement je possède un peu plus de vocabulaire mais là, je peine à trouver les mots pour rédiger mes impressions. Contrairement à ce que l'on pourrait penser au premier abord, le récit ne tourne pas autour de l'handicap d'Alex mais plutôt autour de sa vie lycéenne. En particulier sur un mystère entourant son proviseur et une élève de son lycée. Est-ce que j'ai apprécié ce livre? Oui mais je l'ai trouvé très bizarre étrange. Peut-être que je m'attendais à ce que Alex soit un personnage renfermée sur elle-même à cause de sa maladie je ne sais pas.
En l'occurrence, Alex est réaliste sur sa condition et va de l'avant. Elle sait se mêler à un groupe et se lier d'amitié avec des jeunes de son âge. Elle est à la fois forte et très sarcastique mais sa grande gueule est là pour mieux cacher sa fragilité et c'est ce qui la rend unique. Il me paraissait essentiel que le récit soit écrit de son point de vue et c'est bien le cas, ce qui permet de s'immerger au maximum dans sa personnalité. Mais du coup, je dois avouer que je me suis sentie perturbée de me retrouver dans sa tête parce que comme elle, j'avais parfois du mal à démêler le vrai du faux.
 
Le personnage de Miles m'a beaucoup plu. Sous ses airs de premier de la classe, très tête à claques, ce n'est pas un enfant de chœur, loin de là. Il mène des petits trafics à droite à gauche et à acquis une solide réputation auprès de ses camarades de classe. J'ai aimé le petit jeu auquel il se livre au début de l'histoire avec Alex. On à d'abord l'impression qu'ils ne peuvent pas se sentir, (et il y a sûrement un peu de ça au début), mélangé à une certaine fascination qui m'a bien fait rire. Ils possèdent tous les deux le même amour des mots et de l'histoire et j'ai trouvé qu'ils formaient tous les deux un duo complémentaire.
En ce qui concerne le point négatif du livre, c'est pour moi le langage familier et parfois grossier. Le premier gros mot, je l'ai laissé filé, le deuxième j'ai froncé les sourcils, le troisième j'ai soupiré et ensuite j'ai arrêté de compter. Alors comprenez-moi bien. Il n'y a pas des gros mots à chaque pages, loin de là mais Alex parle souvent comme un charretier et elle est parfois sur une sacrée lancée. Je suis la première à dire des gros mots. A l'oral, dans la vraie vie, ça ne me choque pas. A l'écrit au contraire, je trouve ça saugrenu et je préfère lorsque les auteurs s'abstiennent. Je vais vous citer un court passage pour que vous puissiez juger par vous-même: "-Mais putain, maman, tu veux que j'aille à la fac oui ou merde?"
 
En résumé, Je t'ai rêvé n'est pas l'histoire d'un handicap, c'est l'histoire bizarre troublante mais optimiste du quotidien d'une adolescente qui existe en dépit de son handicap. J'ai bien aimé cette histoire mais comme elle m'a quand même pas mal perturbé, je vais lui mettre la note de 3.5/5.

3 commentaires:

  1. À sa sortie, je voulais absolument lire ce roman. Je l'ai commencé en ebook et finalement, au bout de 14 %, j'ai arrêté. Trop brouillon, en fait. J'étais perdue ^^ Je ne sais pas si je le reprendrais un jour, du coup.

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    1. Je peux comprendre que tu l'ai abandonné parce que c'est vrai que c'est un roman très particulier. Je n'arrivais pas à décider au début de ma lecture si j'aimais ce que je lisais ou pas mais finalement si :)

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  2. Dommage pour le caractère vulgaire du roman. C'est vrai qu'il intéressait beaucoup, et j'aime beaucoup la couverture.

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