24 août 2016

{Chronique} Captive

Même consciente du terrible sort qui l’attend, Shéhérazade se porte volontaire pour épouser le jeune calife Khalid Ibn al-Rashid. Même si elle sait qu’elle est promise à la mort au lendemain de ses noces, elle est prête à tout pour venger son amie Shiva, l’une de ses récentes épousées. Pour cela, elle doit d’abord gagner du temps, en narrant des contes à rallonge au calife. Chaque jour est une menace de mort et la jeune fille échappe plusieurs fois à l’exécution. À l’extérieur, les proches de Shéhérazade préparent le sauvetage de la jeune fille. Shéhérazade n’oublie pas qu’elle doit mettre au point une stratégie pour tuer celui qui est désormais son époux. Mais c’est sans compter l’amour qu’elle se met peu à peu à éprouver pour Khalid…







-Un jour de plus, répéta-t-elle dans un souffle.
Il la jaugea comme il eût soupesé un adversaire et les options qui s'offraient.
Une longue minute s'écoula où Shéhérazade retint son souffle.
[...]
-Un seul.
Il sortit après avoir prononcé ces mots d'une manière inexpressive. Quand les portes se furent refermées derrière lui, Shéhérazade se laissa retomber et pressa son visage en feu contre le marbre froid. Pleurer, même de soulagement, était au-dessus de ses forces.



Je me sens un peu frustrée en ce moment car je n'enchaine pas des lectures éblouissantes. Il y a d'abord eu ma lecture mitigée de Night School puis la déception de Un autre jour pour mourir et au moment où je referme les pages de Captive, le premier mot qui me vient spontanément en tête, c'est "Mouais". On est d'accord, je suis quand même capable de faire preuve d'un peu plus d'éloquence pour cette chronique, il est dont temps pour moi de vous expliquer.
Pour vous resituer un peu les choses, je n'étais pas attirée par ce livre lors de sa sortie en dépit de tous les avis très élogieux que j'ai vu fleurir un peu partout sur la blogosphère en 2015. Chaque année, en janvier, on se fait avec une copine bloggeuse une petite liste qui regroupe les lectures de l'année passée nous ayant le plus plu et surtout qui sont susceptibles de plaire à l'autre. Captive était dans la liste qu'elle m'a donné et bien que rien ne m'obligeait à me l'acheter, sa chronique a finalement achevé de me convaincre. J'ai quand même passé plusieurs mois avant de franchir le pas et j'ai finalement glissé cette lecture dans ma PAL estivale pour accélérer les choses.
Captive est adapté du recueil de contes: Les mille et une nuits qui est d'origine persane et indienne. Personnellement, je n'ai jamais lu aucun des contes qui composent ce recueil mais comme bon nombre d'entre vous j'ai été évidemment familiarisée par les histoires mettant en scène Shéhérazade, Simbad le marin ou encore Aladin lorsque j'étais plus jeune. Je n'ai donc pas été surprise de découvrir une Shéhérazade souhaitant se venger du calife qui a assassiné sa cousine. En effet, Khalid se marie tous les soirs avec une jeune fille différente avant de tuer son épouse au lever du jour. Shéhérazade va fomenter un plan pour devenir sa nouvelle épouse et le tuer.
J'ai mis à peu près cent pages à rentrer dans cette histoire, soit, presque un quart du livre ce qui, en y réfléchissant est énorme. J'ai trouvé le début de l'histoire particulièrement plat et laborieux à lire et les personnages m'ont tous semblé très froids ce qui ne m'a été d'aucune aide pour m'attacher à eux. J'ai d'ailleurs longtemps préféré les personnages secondaires: Jalal et Despina aux personnages principaux Shéhérazade et Khalid. Ce dernier qui est donc le calife, m'a semblé au départ très austère et marginal mais j'étais quand même intriguée à l'idée de découvrir la raison le poussant à assassiner ses épouses parce qu'il n'avait pas l'air d'être un monstre assoiffé de sang pour autant.
Le début de la romance a signé le début de mon intérêt pour l'histoire (enfin!). J'ai apprécié assister aux tourments intérieurs de Shéhérazade qui refuse de tomber amoureuse d'un meurtrier sans pour autant pouvoir s'en empêcher. La situation avait quelque chose de tragique qui a complètement su me toucher d'autant que Khalid ne cherche pas à se trouver des excuses ou à se justifier. Pour vous dire, j'attendais de lire chaque scène illustrant les interactions entre nos deux héros avec une grande impatience! (ça c'est mon côté fleur bleue, ne me jugez pas). Je vous avouerai que les scènes portant sur d'autres personnages m'ont passablement ennuyé, je pense notamment à Tariq qui est l'amour de jeunesse de Shéhérazade ou encore le père de cette dernière qui ne m'ont pas fait forte impression.
Au-delà de l'intrigue qui est devenue intéressante en se complexifiant au fil des pages (complots politiques et apparition de phénomènes magiques) j'ai trouvé que l'univers du livre était un gros point fort. Dès le début, je suis tombée sous le charme du palais digne des 1001 nuits qui nous est décrit et qui sert de cadre à l'essentiel du récit. On a également droit à un bref aperçu du désert et d'un souk animé au cœur de la ville qui sont tous les deux venus renforcer le décor conçu par l'auteure qui utilise un vocabulaire bien particulier et nous enveloppe d'une atmosphère luxuriante et chamarrée contribuant à mon dépaysement.
En résumé, je suis quand même bien mitigée. Certes, l'ambiance et l'environnement sont absolument parfaits mais les personnages ont peiné à me séduire et au-delà de la romance j'ai eu du mal à m'attacher à eux. Quant à l'intrigue, elle n'est pas dénuée d'intérêt mais reste un peu trop en surface. Je ne suis pas sûre d'avoir la curiosité suffisante pour me procurer le deuxième et dernier tome de la duologie.

2 commentaires:

  1. Je n'étais pas vraiment intéressé, malgré les bons avis dessus. Du coup, le fait de lire ta chronique me fait confirmer mon envie de ne pas le lire !

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    1. Comme moi en fait! Au début moi non plus je n'avais pas précisément envie de le lire. J'aurai du rester sur ma première impression...

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