9 févr. 2017

{Chronique} Phobie douce

De toute façon, Solomon n'avait jamais besoin de sortir de la maison. Il avait de la nourriture. Il avait de l'eau. Il pouvait voir les montagnes depuis la fenêtre de sa chambre. Ses parents étaient si occupés qu'il organisait sa vie à la maison à sa guise. Jason et Valérie Reed n'intervenaient pas, parce que finalement céder à leur fils était la seule solution pour qu'il aille mieux. À L'âge de seize ans, il n'avait pas quitté le domicile familial depuis trois années, deux mois et un jour. Il était pâle, assez souvent pieds nus, et allait plutôt bien.

En tentant par pur intérêt, d'établir le contact avec un garçon déséquilibré, elle avait fait la connaissance d'un être formidable et noué avec lui un authentique lien d'amitié. En outre, comme prévu, cette relation allait lui permettre d'accomplir son grand projet.
Le moment était venu pour Solomon de rencontrer Clark. Puisque son patient rejetait le monde, le monde viendrait à lui pour lui donner de bonnes raisons de rompre son exil.

Je suis vraiment heureuse de pouvoir vous dire que j'ai été contactée début janvier par les éditions Casterman pour un partenariat régulier. J'ai ainsi eu la chance de pouvoir choisir ce qui m'intéressait dans leur programme de parutions et j'ai jeté mon dévolu sur Phobie douce dont je n'avais encore jamais entendu parler mais dont le pitch et les mots-clés ont su conquérir mon coeur avant même de me lancer.
Solomon est agoraphobe et sa phobie lui procure de nombreuses crises d'angoisse ce qui l'oblige à rester enfermé chez lui. Depuis maintenant trois ans, il est scolarisé à domicile et n'a pas réussi à poser un seul orteil dehors, ne serait-ce que dans son jardin. Lisa quant à elle, est une adolescente ambitieuse qui souhaite intégrer une fac de psychologie et pour être admise, elle doit rédiger un mémoire. Connaissant Solomon de vue, elle va se mettre en tête de le prendre comme sujet de mémoire et par la même occasion, de le guérir de sa phobie.
 
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant cette lecture mais j'ai été immédiatement happée à l'intérieur et captivée par son côté tendre et touchant. Avec des mots simples et des points de vue alternés, l'auteur nous fait d'abord découvrir Solomon. C'est un garçon doux et curieux qui m'a énormément touché. Ce n'est pas parce qu'il passe ses journées à la maison et qu'il possède un côté geek qu'il est faignant pour autant, loin de là. Ses nombreuses crises d'angoisse m'ont serré physiquement le coeur et m'ont rappelé un peu trop bien mes propres angoisses de collégienne et de lycéenne, le matin au moment de partir à l'école quand mon ventre se tordait dans tous les sens et quand mon coeur battait la chamade face à la pression constante que je m'infligeais pour être la meilleure possible.
 
Je pense que ce n'est pas possible d'aimer Lisa de manière inconditionnelle pour la simple et bonne raison que sa motivation première est clairement discutable. Quoi qu'on en dise, elle se sert de Solomon même si elle va réellement devenir son amie au fil du temps. Lisa est ambitieuse et pleine de confiance en ses capacités de pouvoir guérir l'adolescent et j'ai mis du temps avant de réussir à l'apprivoiser.
 
Les personnages secondaires sont tout bonnement adorables. Solomon à la chance d'avoir des parents en or qui le soutienne et l'aime de tout leur coeur. Ils ont vraiment mis leur vie entre parenthèse afin d'être le plus proche possible de leur enfant et de le soutenir au mieux. Ils savent l'encourager, le féliciter et éviter toute pression inutile. C'est d'ailleurs sa mère qui va pousser Solomon à accepter de rencontrer Lisa pour la première fois. La grand-mère est une autre figure aimante que j'ai adoré découvrir. Dynamique et tolérante, elle me laissera un très bon souvenir!
 
Outre l'agoraphobie, cette histoire lumineuse aborde d'autres thèmes tout aussi important comme l'amitié, la confiance en soi et dans les autres, la quête d'identité et l'homosexualité. Plus j'ai avancé dans cette lecture plus je l'ai trouvé pleine de richesses et de bon sens. Elle possède en plus un côté addictif bien qu'elle soit d'un abord très simple et je me suis sentie véritablement triste d'arriver à la fin. J'ai aimé le fait qu'elle ne soit pas si prévisible que ça puisque je m'étais imaginée une certaine tournure dans les évènements et dans les relations entre les personnages et ça ne s'est pas déroulé tout à fait comme je l'aurai pensé.
 
En résumé, j'ai été absolument conquise par ce court récit, simple mais réaliste, doux et amer à la fois qui met en scène des personnages attachants et délivre un message plein d'espoir. J'espère qu'on entendra beaucoup parler de ce roman qui mérite vraiment d'être connu et qui n'est pas passé loin du coup de coeur.
 
★★★★★
 
 

8 commentaires:

  1. Ce livre me tente beaucoup, notamment à cause de son thème, l'agoraphobie, qui est peu répandu en YA :) En plus, la couverture est magnifique ! <3

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai qu'il n'y a pas énormément de livres qui en parle! Je ne suis pas fan de la couverture pour ma part, le visuel est assez particulier et ce n'est pas ce que je préfère voir comme type de couv mais je suis contente de ne pas être restée sur ça parce que le contenu était vraiment touchant!

      Supprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Ce livre m'intéresse énormément ! Je ne vois que des avis positifs pour le moment et il faut aussi dire que le sujet de l'agoraphorie m'intéresse beaucoup :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est traité avec beaucoup de justesse et l'histoire est vraiment mignonne, elle vaut le coup de la découverte :) Tu vas beaucoup aimer!

      Supprimer
  4. J'ai pas mal entendu parle de ce livre et il me tente de plus en plus !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est excellent, je ne peux que te conseiller de foncer je suis ravie que ce livre fasse parler de lui!

      Supprimer
  5. Saluuut ;)
    Ohlala, faut que je le lise ! Ton avis me donne encore plus envie haha.

    RépondreSupprimer