{Chronique} Avec toi, malgré moi

Peut-être que Graham est plus que ce qu’elle a découvert ce matin-là. Ou alors peut-être que leurs différences les rapprochent. Mais ni l’un ni l’autre ne veut que leur relation commencée de si étrange façon s’arrête.
Le début de la relation de Soraya et Graham est un peu chaotique : il ne lui a pas fait très bonne impression. Elle le trouve désagréable et arrogant : un homme d’affaires typique, tout ce qu’elle n’aime pas. Et quand elle va lui rapporter son téléphone qu’il a perdu dans le train, après avoir soigneusement exploré ses données personnelles, elle va constater qu’elle ne s’est pas trompée... Ou peut-être que si.

-C'est bien ça le problème. J'ai de l'expérience, c'est vrai, mais... Cette femme est différente. Je ressens quelque chose d'inhabituel. Je ne sais même pas comment l'expliquer. C'est absurde. On n'a rien en commun. Elle est de Brooklyn... C'est une Italienne, elle a mauvais caractère, elle est imprévisible, elle a les cheveux de toutes les couleurs. Elle voit clair dans mon jeu. Elle me dit des choses cruelles parfois. Et pourtant, elle m'obsède. Mais je vois bien qu'elle n'a pas confiance en moi. Je ne sais pas comment m'y prendre avec elle. 

-Mmmm, répond Moune, sarcastique. Dois-je comprendre qu'elle a refusé de coucher avec toi? 

-Tu as tout compris. 

J'ai récemment découvert les plumes de Vi Keeland et de Penelope Ward dans le livre Cocky Bastard que j'ai lu il y a déjà quelques semaines. J'avais beaucoup aimé cette histoire pour son petit côté décalé et l'intensité des sentiments amoureux. Les deux auteures s'attachent avec enthousiasme à proposer des romances suivant le principe "on ne sait jamais où et quand on rencontrera l'âme soeur" j'avais donc hâte de voir ce que pouvais donner Avec toi, malgré moi. Merci aux éditions Hugo Romans pour m'avoir permis cette lecture qui a fait l'objet d'une LC avec ma copine Althea. Vous pourrez d'ailleurs retrouver sa chronique à la fin de la mienne.

Soraya est assistante dans un courrier du coeur et se rend tous les matins au boulot en métro. Un jour elle va s'asseoir à proximité d'un bel homme tiré à quatre épingles. Sous ses dehors séduisants, il est également odieux et hurle son mécontentement dans son téléphone. Arrivé à son arrêt, l'homme se lève et fait malencontreusement tomber son portable. Soraya le ramasse et après une fouille en règle, va tâcher de retrouver cet insupportable personnage afin de lui rendre son bien. 

La jeune femme est vraiment le gros point fort de cette histoire. Ses origines italiennes lui ont permis un physique avantageux, tout en courbes mais aussi un caractère très affirmé. Elle possède un solide sens de la répartie et se laisse difficilement marcher sur les pieds. Tatouée, percée, elle a pris pour habitude de teindre l'extrémité de sa chevelure de jais en fonction de son humeur ou de sa tenue. Cette jeune femme solaire et pugnace, non conventionnelle m'a positivement marqué. On est loin de la blonde fade et sans grand intérêt et j'ai suivi avec délices les attentes et les déconvenues de cette brune piquante.

Je ne peux hélas pas en dire autant de Graham, le fameux usager ponctuel du métro qui a perdu son téléphone dans la rame. Étant son propre patron et dirigeant une grosse entreprise, Graham possède la plupart des qualités qu'on attend d'une personne à ce type de poste; rigueur, esprit d'analyse et solide sens des responsabilités. Malheureusement il est également très colérique et craint de la plupart de ses employés qui tiennent rarement plus de quelques jours à son service tant il les traite mal. J'ai eu du mal avec Graham et son arrogance. Évidemment l'amour adoucit son caractère mais je suis ressortie de ma lecture avec une impression de stéréotype ambulant.

De manière générale, la sauce a eu un peu de mal à prendre cette fois. La romance m'a semblé cliché en bien des points, un peu rapide et trop peu vraisemblable et les retournements de situation m'ont paru convenus d'avance. L'histoire a quand même été agréable et j'en suis venue à bout avec facilité, il faut dire que l'écriture est particulièrement entrainante et appelle toujours la suite.

En résumé, ce récit est porté par les épaules de la solide et piquante Soraya qui m'a davantage plu que son pendant masculin. La trame de l'histoire reste classique mais la direction prise par les deux auteures m'a plu à défaut de m'avoir étonné. Je reste toutefois davantage conquise par le précédent opus.

 ★★★☆☆

La chronique d'Althea