13 juin 2018

{Chronique} D'encre, de verre et d'acier

Et si on pouvait vraiment créer un monde avec de l'encre et du papier ?

Avec la bonne plume, le bon papier et en respectant des règles complexes, il est désormais possible de voir naître sous ses doigts un nouveau monde. Cette nouvelle branche de la science, la scriptologie, connaît deux adeptes hors du commun : Jumi da Veldana et sa fille Elsa sont nées, comme l'univers d'où elles viennent, sous les doigts d'un scriptologue. Mais elles se sont révoltées et ont elles-mêmes appris, à leur tour, les secrets de cet art, et repris le contrôle de leur petit paradis.

Leur bonheur ne dure pas : Jumi cache un noir secret et disparaît, enlevée sous les yeux de sa fille, qui doit s'aventurer dans le monde réel pour retrouver sa trace. Des canaux d'Amsterdam aux rues du Pise, elle finit par trouver refuge dans une véritable " maison de fous " appartenant à l'ordre d'Archimèdes, c'est-à-dire une institution où scriptologues, alchimistes et mécaniciens peuvent venir se mettre à l'abri, étudier et travailler en compagnie d'autres scientifiques. C'est aussi un pensionnat, dont les élèves l'observent avec beaucoup de curiosité – au premier rang d'entre eux, Léo, un mécanicien de génie, avec qui sa rencontre fait des étincelles. L'aide promise à Elsa par l'ordre tardant à se concrétiser, la jeune fille décide de prendre les choses en main. Et ce n'est pas peu dire. Car Elsa, elle aussi, dissimule un secret...

Saura-t-elle réparer par l'écriture un univers devenu fou ? Elsa va devoir apprivoiser les règles de ce nouveau monde et se faire à la complexité des relations humaines si elle veut parvenir à retrouver la trace de sa mère. Passé tragique et ténébreuses conspirations, mondes de poche et armes ultimes : suivez cette héroïne armée d'encre et de papier dans une aventure pleine de charme et de suspense !



Une couverture incroyable qui fait penser à une aquarelle, un résumé surprenant et annonciateur d'une intrigue à couper le souffle; décidément, les éditions Lumen n'ont pas fini de me faire baver avec leurs nouvelles parutions ! Un grand merci à eux pour ce nouvel envoi qui m'a fait passer un excellent moment de lecture.

Mais alors, de quoi parle D'encre, de verre et d'acier ?
(#letitrelongetcompliquéquejoublietoutletemps)
La scriptologie est une science qui permet d'inventer de nouveaux univers à l'aide d'un papier et d'une encre spéciale. Elsa, qui est notre héroine n'est pas née sur Terre. Elle est le pur produit de l'invention d'un scriptologue, ce qui n'enlève en rien à la légitimité de son existence. Un jour, sa mère se fait kidnapper avec le livre-monde de leur univers. Elsa part sur Terre pour retrouver sa mère et son périple va la conduire droit sur un orphelinat italien dans lequel on encourage les sciences telles que l'alchimie, la mécanique et la scriptologie.
C'est vrai qu'objectivement, il faut un peu s'accrocher au début de l'histoire pour apprendre comment fonctionne la scriptologie et ce ne sont pas forcément les premières dizaines de pages qui sont les plus intéressantes pour le développement de l'intrigue. Mais en ce qui me concerne, ces dizaines de pages m'ont semblé tout à fait digestes parce que j'ai adoré découvrir en quoi consiste cette science qui m'a semblé être rien de moins qu'une mise en abyme du travail d'écrivain, de quoi donner le vertige et me tenir en haleine ! 
Après un début assez introductif qui pose les bases d'un univers complexe mais solide, l'intrigue qui va conduire Elsa à se rendre dans de multiples endroits va pouvoir pleinement démarrer. J'ai été émerveillée par l'orphelinat dans lequel notre héroïne va résider et rencontrer ses nouveaux compagnons qui vont l'épauler tout au long de sa quête. La bâtisse est en effet étonnante puisqu'elle est dotée d'une intelligence propre. Elle répond au nom de Casa et, un brin facétieuse mais protectrice, elle rend service aux uns et aux autres de ses occupants en répondant à leurs multiples sollicitations.

Elsa pour sa part, ne m'a pas tant plu que ça. Sa manie d'appeler sa mère par son prénom m'a un peu perturbé mais ce n'est qu'un détail. Ce qui m'a davantage chagrinée, c'est sa retenue constante et sa difficulté à baisser ses barrières afin de laisser les autres l'approcher et l'aider. Ce comportement peut se comprendre à cause de son vécu, mais elle m'a parut un peu froide et distante la plupart du temps et lorsqu'elle se montrait davantage chaleureuse, j'avais un peu de mal à y croire. J'ai également regretté que tout lui tombe tout cuit dans le bec c'est à dire que sa quête semblait au premier abord très difficile mais des évènements extérieurs venaient sans cesse lui faciliter les choses. J'ai en revanche énormément apprécié les trois amis qu'elle s'est fait à l'orphelinat. Léo, Porzia et Faraz ne se ressemblent absolument pas, ils apprécient chacun une science différente mais sont amis depuis des années et petit à petit, Elsa va intégrer leur trio qui va devenir un sacré quatuor.

En résumé, D'encre, de verre et d'acier est un livre atypique. Le début pourra paraître rébarbatif aux plus impatients d'entre nous mais personnellement, l'univers steampunk et l'existence de la scriptologie m'ont passionné. L'intrigue est surprenante, intéressante et dynamique et même si l'héroïne à laquelle je ne me suis pas attachée et la facilité de la quête m'ont fait revoir ma note à la baisse en cours de lecture, je lirai la suite avec grand plaisir. 

★★★★☆




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